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Libération

Un discours qui n'ouvre pas de vrais débats politiques et économiques

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Le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, entre continuité d’une attitude post-coloniale et quête d’une légitimité politique en Afrique.
par Mahamadou Siribié, Docteur en Sciences Politiques, Président de l’Association « The New way’s Association »
publié le 31 août 2007 à 7h00

Nicolas Sarkozy, dans son discours au soir de son élection du 6 mai dernier, avait fait cas de l'Afrique dans un registre compassionnel se présentant comme le Président qui aiderait l'Afrique à vaincre la « pauvreté, la maladie et la misère ». Les grands médias internationaux étant présents ce soir-là, le moment et l'endroit étaient bien choisis pour lancer un message aux africains et au monde, comme si dans un contexte mondial, marqué par de nouvelles configurations géopolitiques, la France à travers son tout récent Président voulait réaffirmer sa place en Afrique face aux jeunes « envahisseurs » comme la Chine, la Russie, les Etats-Unis…Mais pourquoi l'Afrique en ce moment précis d'un temps fort d'une élection présidentielle ? L'Afrique a-t-elle le monopole de la « pauvreté, de la maladie et de la misère » ? Non. Du discours de misérabilisme sur l'Afrique, le Président est passé à un autre discours avec un autre contenu, en l'occurrence, celui prononcé le 26 juillet 2007 à Dakar, au Sénégal, discours cette fois-ci de teneur mystico-politique où Sarkozy proclame que « L'Afrique est devenue un mythe ». Avant la colonisation et les prétendues missions de « l'Europe civilisatrice», les premiers explorateurs du continent noir, obtus et incultes, à la recherche de « sensations fortes », l'avaient qualifié de «continent mystérieux ».

Comment le Président qui dit être l'homme de la « rupture » avec les pratiques politiques d'un autre âge de ses prédécesseurs à l'égard d