C'est une victoire pour les pacifistes, qui ont fait du village palestinien de Bilin le symbole de la lutte contre le mur de séparation israélien en Cisjordanie. La Cour suprême d'Israël a ordonné, hier, une modification de l'itinéraire de cette barrière d'environ 700 km dans le secteur de Bilin.
«Le tracé fixé porte un préjudice considérable aux habitants de Bilin», a estimé la Haute Cour dans son arrêt, demandant au gouvernement d'envisager un contournement de la zone «dans un laps de temps raisonnable». Selon les Palestiniens, près de 200 hectares, soit plus de la moitié des terres cultivables de ce village situé à l'ouest de Ramallah, ont été confisqués, et des milliers d'oliviers ont été arrachés pour la construction de la «clôture de sécurité». «De plus, les villageois de Bilin se retrouvent coupés d'une grande partie de leurs terres agricoles», a affirmé la juridiction suprême de l'Etat hébreu. Pris à l'unanimité des trois juges, cet arrêt devrait permettre aux habitants de récupérer «au moins 100 hectares» de terres confisquées, selon Michael Sfard, l'avocat israélien de la municipalité de Bilin. Selon Me Sfard, cette décision «prouve que le mur est utilisé par Israël pour s'approprier des terres et non pour des raisons de sécurité».
Chaque vendredi, des militants israéliens et étrangers manifestent contre la construction de ce «mur de l'apartheid» à Bilin, lieu de résistance pacifique depuis 1991, sous contrôle israéli