Sair (Cisjordanie)
envoyée spéciale
«Bientôt le califat ne sera plus seulement un souvenir, nous allons le rétablir.» Les slogans du Hizb ut-Tahrir, Parti de la libération islamique (PLI) recouvrent les peintures de paysages verdoyants accrochées aux murs de la salle municipale de Sair, un village palestinien proche de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Malgré la chaleur suffocante, près de 400 hommes se pressent dans la salle, les yeux rivés sur les images qui défilent sur fond de chants religieux.
Enfants mutilés en Palestine, en Bosnie, en Tchétchénie, en Afghanistan, musulmans humiliés par des soldats occidentaux. Face aux crimes perpétrés contre les musulmans, une seule solution, martèle le film : rejoindre le PLI et rétablir le califat, qui seul permettra de détruire l'Etat d'Israël et de placer toutes les nations musulmanes sous le règne d'une seule nation islamique.
Elitiste. Le PLI, un groupe islamiste radical fondé en 1953 par le cheikh Taqiuddin an-Nabhani, un cadi (juge musulman chargé, entre autres, des affaires religieuses) de Jérusalem, s'est développé dans plusieurs pays arabes et occidentaux, notamment en Grande-Bretagne. Le parti est la plus active des formations islamistes radicales en Asie centrale. Il est aussi bien implanté en Indonésie.
Ses membres sont régulièrement arrêtés en Jordanie, en Syrie et en Turquie. Opposé à la résistance armée des Palestiniens à l'occupation israélienne, le PLI, jusqu'ici considéré comme un mouvement