L'ex-président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, un conservateur pragmatique, a confirmé mardi son retour en force sur la scène politique en étant élu à la tête de l'Assemblée des experts, un organe habilité à désigner, superviser et éventuellement démettre le guide suprême iranien. La victoire de ce dirigeant de 73 ans marque, selon des analystes, une poussée des conservateurs traditionnels contre l'aile dure qui soutient le président Mahmoud Ahmadinejad.
Humiliation. L'ayatollah Rafsandjani a devancé dans cette élection le chef de file des ultra-conservateurs, l'ayatollah Ahmad Jannati. Actuel chef du Conseil de discernement, Rafsandjani avait entamé son retour sur la scène politique en décembre dernier, en distançant largement dans la circonscription de Téhéran ses rivaux à l'élection des membres de l'Assemblée des experts. Cette victoire avait effacé l'humiliation de sa défaite à l'élection présidentielle de 2005, et redoré son blason de «faiseur de rois». Fidèle parmi les fidèles du fondateur de la République islamique, l'ayatollah Khomeiny, chef des armées durant la guerre contre l'Irak (1980-1988), puis président-reconstructeur (1989-1997), Rafsandjani s'était représenté en 2005 comme rempart contre les ultraconservateurs. Son échec avait marqué pour beaucoup le début de son retrait de la vie politique. Mais l'électorat réformateur, qui lui avait fait défaut à l'époque, l'a plébiscité à la fin 2006. Car réformateurs et conservateurs modérés ont décidé de s'u