Pour les dizaines de millions de personnes qui suivent depuis quatre mois avec angoisse «l'affaire Maddie», la petite Anglaise de quatre ans disparue au Portugal le 3 mai dernier, l'annonce que sa mère allait être officiellement déclarée «suspecte» par la police a provoqué choc et stupéfaction. A l'origine de cette allégation? La suggestion apparente par les enquêteurs que des traces du sang de la petite auraient été retrouvées dans la Renault Scénic louée par ses parents vingt-cinq jours après sa disparition.
Jeudi après-midi, Kate McCann avait été convoquée par la police judiciaire de Portimao, une ville située à une demi-heure par voiture de Praia da Luz, la station balnéaire où la petite fille a disparu alors qu'elle dormait dans sa chambre avec son frère et sa sœur, pendant que leur parents dînaient au restaurant d'à côté. Après avoir été questionnée pendant onze heures consécutives, la mère de Maddie, visiblement épuisée, avait quitté le commissariat à une heure du matin, accompagnée de Carlos Pinto de Abreu, un éminent avocat de Lisbonne. Dix heures plus tard, elle s'y rendait de nouveau pour un seconde interrogatoire.
Entre temps, Justine McGuiness, la porte-parole de la famille, avait annoncé que la police s'apprêtait à faire de Kate McCann une «arguida», un statut juridique qui définit une personne qui n'a pas été inculpée, mais est considérée par la police comme suspect