Casablanca
envoyé spécial
Difficile de croire que 15,5 millions de Marocains sont appelés aujourd'hui aux urnes pour des élections législatives présentées comme cruciales. Si le quotidien officiel le Matin rappelait hier en une que «voter est un devoir et un droit précieux», peu de Casablancais interrogés au hasard dans la rue semblaient vouloir en faire usage. Affiches électorales rarissimes, meetings désertés, etc. : à peine rentrés de vacances et en pleine préparation du ramadan, les Marocains ne se passionnent pas pour ce scrutin qui pourrait pourtant faire des islamistes du Parti pour la justice et le développement (PJD) la première force politique du pays. Pour la première fois présent dans l'ensemble des circonscriptions, le PJD espère doubler son score et remporter 70 à 80 sièges.
Absolu. Loin, très loin d'une majorité absolue. L'émiettement du paysage politique, un découpage électoral sur mesure et son rôle constitutionnel garantissent en effet au roi Mohammed VI un rôle d'arbitre absolu dans la formation du futur gouvernement et la politique qu'il mènera.
Le PJD, qui se défend d'être intégriste et que son dirigeant, Saâd Eddine el-Othmani, aime présenter comme un parti «démocrate musulman» sur le modèle des démocrates chrétiens européens ou de l'AKP en Turquie, a fait des efforts considérables pour lisser son image et rassurer le palais ainsi que les investisseurs occidentaux. Cette «normalisation» risque à terme de faire apparaître