Guatemala
envoyée spéciale
Clara Luz Lopez, 46 ans, rentrait chez elle après une journée de campagne électorale à Casillas, dans le sud-est du pays. Elle a été abattue devant sa porte. Clara briguait un siège au conseil municipal au nom du parti Encuentro por Guatemala, de Rigoberta Menchu.Elle est l'une des 46 victimes politiques de la campagne électorale la plus sanglante que le pays ait connu depuis la fin de la guerre civile, il y a dix ans. Aucun parti, qu'il soit de droite ou de gauche, n'a été épargné par les exécutions sommaires. Et les intimidations ont été légions. La violence, elle, est partout au Guatemala. On tue pour un règlement de compte, un désaccord, pour intimider l'adversaire, faute de le convaincre de changer de parti, ou simplement pour voler. Trente-six ans de guerre civile ont laissé des traces indélébiles. Dans la capitale, Guatemala, certains quartiers comme Gallito ou Limonada sont aux mains des maras, ces bandes de jeunes ultra-violents, qui ont construit un monde parallèle, avec ses règles, ses rites, son économie.
Pistes clandestines. A l'origine, ils venaient du Salvador. Maintenant, ils sont aussi Guatémaltèques. La police ne pénètre pas dans ces quartiers du nord de la ville. L'entrée est barrée par des parpaings. Pas question de s'y promener la nuit. Mais tout peut arriver, même en plein jour. Il n'est pas rare que les bus soient attaqués pour des broutilles, un téléphone, quelques quetzals (la monnaie locale). La quête de