C'est le deuxième attentat-suicide en trois jours. Une voiture piégée lancée contre une caserne a fait 30 morts et 47 blessés samedi à Dellys, un petit port de Kabylie situé à 70 kilomètres à l'est d'Alger, selon un bilan du ministère de l'Intérieur. Jeudi, un kamikaze s'était fait exploser à Batna (sud-est) dans la foule qui attendait le passage du président Bouteflika, faisant 22 morts et 107 blessés. Le chef de l'Etat avait alors mis en cause «les criminels qui tentent de saborder la politique de réconciliation nationale» et réaffirmé qu'il n'y renoncerait pas. Une allusion qui semblait viser aussi ses détracteurs au sein de l'Etat.
Manipulations. L'attaque de samedi, la plus meurtrière de ces derniers mois, fait craindre une nouvelle offensive terroriste sur fond de règlements de comptes et de manipulations variées au sein de l'Etat alors que s'ouvre la succession de Bouteflika. La branche d'Al-Qaeda au Maghreb (ex-GSPC algérien) a revendiqué hier ces attaques dans un communiqué sur Internet.
Hier, des dizaines de milliers d'Algériens se sont rassemblés dans les grandes villes du pays pour dénoncer le terrorisme. Encadrés d'anciens combattants de la guerre d'indépendance (1954-62), les manifestants brandissaient des portraits du président Bouteflika, appelant à «la cessation de l'effusion de sang» . Dans la capitale, le rassemblement s'est déroulé dans une salle omnisports comble, en présence notamment du chef du gouvernement algérien, Abdelaziz Belkhade