Islamabad
de notre correspondante
En embarquant dimanche soir à Londres pour son vol vers Islamabad, Nawaz Sharif, ancien Premier ministre pakistanais en exil, fanfaronnait plein d'assurance. Il déclarait qu'il était «prêt à tout affronter», qu'il n'avait «pas peur» de Musharraf, qu'il partait sauver son pays et rétablir la démocratie. Mais au lieu de l'accueil triomphal que le leader politique espérait en arrivant hier matin au Pakistan, ce sont des milliers de policiers et de militaires armés jusqu'aux dents qui l'attendaient. Quatre heures après son arrivée, Nawaz Sharif a finalement été expulsé par les autorités dans un avion à destination de Jeddah, en Arabie Saoudite, mettant fin au suspense qui tenait le pays en alerte ces derniers jours.
Lacrymogène. L'aéroport international était assiégé par les forces de l'ordre, et tous les accès bloqués à plusieurs kilomètres à la ronde. La capitale, Islamabad, avait des airs de ville fantôme, écoles et magasins étaient fermés. Plus de 2 000 partisans du parti de Nawaz Sharif, la PML-N, ont été arrêtés ces derniers jours. Les quelques centaines de ses supporteurs qui partaient en cortège hier matin vers l'aéroport pour l'accueillir ont été bloqués par les barrages policiers, battus, arrêtés ou dispersés. Les affrontements se sont poursuivis quelques heures dans des rues alentour. Les policiers chargeant des manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.
L'aller-retour piteux de Naw