Tokyo
de notre correspondant
Physiquement et moralement éprouvés, les 19 otages sud-coréens membres du groupe des 23 évangélistes kidnappés le 19 juillet dans le sud de l'Afghanistan par un groupe de talibans, ont été rapatriés le 2 septembre. Comment ont-ils pu être libérés après six semaines de crise ? Fait rare, le NIS (National Intelligence Service), l'agence de renseignement sud-coréenne, qui oeuvre d'ordinaire dans le secret absolu - «Travail dans l'ombre, objectif pour la lumière» est sa devise -, a en partie révélé, ces jours-ci, comment fut menée la négociation avec les talibans.
«Ligne de front». La crise a viré au drame quand, pour montrer leur détermination, les ravisseurs ont commencé par exécuter un otage le 25 juillet. Puis un second, cinq jours plus tard. Ils ont ensuite accru leur pression en transmettant aux Sud-coréens les noms de deux autres captifs, un homme et une femme, qu'ils étaient «prêts à tuer» si leurs exigences (la libération de prisonniers talibans par le gouvernement de Hamid Karzaï, le départ des soldats coréens déployés en Afghanistan et l'arrêt des programmes d'évangélisation coréens, etc.), n'étaient pas satisfaites.
C'est à ce moment précis qu'entre en scène Kim Man-bok, le patron des services secrets sud-coréens, un dur qui compte à son actif «trente quatre ans d'expérience et de terrain». Avec la ferme intention de «diriger personnellement les négociations sur la ligne de front», il quitte Sé