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Libération

Embarrassant apostat aux Pays-Bas

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Un élu né en Iran demande au pouvoir de le soutenir dans son reniement de l'islam.
publié le 12 septembre 2007 à 9h36

Amsterdam

de notre correspondante

Ehsan Jami, 22 ans, a lancé hier un Comité des ex-musulmans aux Pays-Bas. D'origine iranienne, ce conseiller municipal travailliste a fait de l'apostasie son étendard : il revendique le droit des musulmans des Pays-Bas à quitter l'islam sans se faire insulter ni menacer de mort. Ehsan Jami, qui rêve de devenir député en 2010, a demandé en vain au Parlement une déclaration de «solidarité». Le jeune homme ne trouve guère d'appui, sans doute parce qu'il marche un peu trop ostensiblement dans les pas d'Ayaan Hirsi Ali.

Cette ancienne députée conservatrice, d'origine somalienne, a renié sa religion après les attentats du 11 septembre, et n'a cessé de se poser depuis en critique de l'islam. Alors que plusieurs personnalités politiques néerlandaises s'étaient ouvertement réjouies de son départ aux Etats-Unis, l'an dernier, c'est au tour d'Ehsan Jami d'être accusé de «polariser» le pays. Comme Ayaan Hirsi Ali, cet ancien réfugié, qui a grandi dans un pays musulman, dit avoir vécu une «prise de conscience» en 2001.

Lui aussi a fait ses premières armes dans un parti de gauche, et pourrait bien passer à droite.

Quand Ehsan Jami a été agressé par trois hommes, le 4 août, dans un tramway d'Amsterdam, la presse l'a soupçonné d'avoir inventé ce passage à tabac pour se faire mousser, jusqu'à ce qu'un suspect de 17 ans, d'origine marocaine, passe aux aveux. De son côté, le Parti travailliste, qui courtise l'électorat étranger, lui a retiré son appui après