L'attention internationale est focalisée sur le Darfour et, dans une moindre mesure, sur le Tchad. Pourtant, le conflit qui se poursuit dans le nord de la République centrafricaine n'en est pas moins dramatique. Depuis la mi-2005, souligne l'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié aujourd'hui (1), «des centaines de civils ont été tués, plus de 10 000 maisons ont été incendiées et environ 212 000 personnes terrorisées ont fui de chez elles pour aller vivre dans de terribles conditions, au plus profond de la brousse.»
HRW, qui a enquêté sur place au début de l'année, accuse l'armée centrafricaine d'avoir commis «la vaste majorité des exécutions sommaires et des morts illégales», et «presque tous les incendies de villages, souvent en représailles aux attaques rebelles». Le tout dans un climat d'impunité totale.
L'ONG évoque aussi la peur panique des populations. «Au son des voitures qui approchent, tous prennent la fuite, laissant sur place leurs biens, abandonnant même parfois des bébés.»
Ce rapport est aussi embarrassant pour la France, qui soutient le régime du président Bozizé à bout de bras et qui encadre la refonte d'une armée centrafricaine moribonde. «Qu'il y ait des exactions, c'est évident, mais jamais en notre présence, dit-on à Paris. Chaque fois que nous sommes alertés, nous faisons pression sur le Président pour qu'il prenne les mesures qui s'imposent mais ce n'est pas à n