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Libération

En Irak, un chef sunnite tombe

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Abou Richa a été tué après une rencontre avec le président américain.
publié le 15 septembre 2007 à 9h39

C'était le baiser de la mort. Le 3 septembre, cheikh Abdel Sattar Abou Richa accueillait George W. Bush en dishdasha traditionnelle sur une base américaine située en plein désert, dans la province d'Al-Anbar. Cette rencontre très médiatisée a signé l'arrêt de mort de ce cheikh tribal sunnite devenu le fer de lance de la lutte contre Al-Qaeda. Il a été assassiné dans son fief de Ramadi, jeudi, dans un attentat à la bombe, comme son père, deux de ses frères et cinq autres parents, quelques heures avant le discours de Bush sur l'Irak (lire ci-contre).

Revirement. C'est un coup dur pour le président américain. Petit-fils d'un des leaders de la grande révolte de 1920 contre les colonisateurs britanniques, Abdel Sattar Abou Richa, 35 ans, avait fondé il y a un an une coalition de 25 tribus, «le réveil d'Al-Anbar», passant avec armes et bagages de la lutte contre l'occupant américain à celle contre les extrémistes jihadistes. A l'origine de ce revirement, la lutte ­féroce pour le contrôle de la grande province de l'ouest entre insurgés irakiens et combattants internationalistes.

L'année dernière, ce conflit, en germe depuis le bref règne (entre avril et novembre 2004) de la rébellion et des combattants jihadistes à Fallouja, a éclaté au grand jour. Al-Qaeda a multiplié assassinats ciblés et attentats aveugles, notamment à Ramadi, la plus grande ville d'Al-Anbar. Tandis que des leaders tribaux sunnites se ralliaient aux Américains et au gouvernement irakien, dominé par les chii