Moscou
intérim
Formellement installé, vendredi, dans ses fonctions par la Douma, la chambre basse du Parlement russe, le nouveau Premier ministre, Viktor Zoubkov, fait déjà figure de présidentiable. Son intronisation éclair confirme une nouvelle fois à quel point la Douma a été transformée depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en «chambre d'enregistrement» au service du Kremlin.
Dauphins. Jusqu'à ce que Poutine le propose comme Premier ministre, aucun kremlinologue n'avait imaginé que cet obscur directeur du service fédéral de surveillance financière, âgé de 66 ans, puisse figurer parmi les dauphins présumés du tout puissant Président. Mais, dès sa nomination, Zoubkov a fait savoir qu'il n'était «pas exclu» qu'il s'inscrive dans la course pour la présidentielle de mars. Poutine, qui a déjà fait deux mandats, ne peut se représenter. «Zoubkov n'a pas pu se déclarer candidat sans avoir au préalable expressément été autorisé à le faire par Vladimir Poutine», juge Alexandre Rahr, spécialiste de la Russie au Conseil des relations internationales à Berlin. En sortant ce joker de sa poche, Poutine réaffirme qu'il est seul maître à bord et entend le rester jusqu'au bout. «Les vrais professionnels jouent jusqu'à la dernière seconde», rappelait-il mercredi.
Le Président a continué à entretenir la confusion en déclarant vendredi que Zoubkov, avec qui il a collaboré à la mairie de Saint-Pétersbourg dans les années 90, fait, avec d'autres, partie des