«Un climat de terreur» : c'est en ces termes qu'un observateur étranger sur place qualifie l'atmosphère qui règne actuellement dans la région du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Depuis la fin août, des combats violents opposent les Forces armées de RDC (les FARDC) à des soldats dissidents ralliés au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda. La Mission de l'ONU au Congo (Monuc) tente de ramener le calme, mais les dégâts humains sont considérables.
Exhumés. Selon les estimations des Nations unies, 90 000 personnes ont dû fuir, ces derniers jours, en catastrophe leurs domiciles dans la région, où les ONG et les agences des Nations unies s'efforcent de leur porter assistance. L'ONU a aussi fait état de la découverte de fosses communes à Rubare, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale provinciale Goma. Neuf corps, dont six avaient les mains et les pieds attachés, ont été exhumés dans une ancienne base de soldats dissidents ralliés au général Nkunda. Et la Monuc s'attend à d'autres découvertes macabres dans les prochains jours.
Depuis la chute de Mobutu, en 1997, la violence n'a jamais cessé dans l'ancienne colonie belge. On estime qu'en dix ans, près de quatre millions de personnes seraient mortes durant le conflit congolais qui a pris officiellement fin en 2002. Ce bilan en fait l'un des plus meurtriers au monde depuis 1945.
Avec l'élection à la présidence de Joseph Kabila, à l'été 2006, lors d'un scr