Berlin
de notre correspondante
La sécurité est devenue en Allemagne l'enjeu d'une polémique préélectorale entre sociaux-démocrates (SPD) et chrétiens-démocrates (CDU), alors qu'il y a quelques jours, la police annonçait avoir de nouveau déjoué des attentats islamistes. La ministre de la Justice, la sociale-démocrate Brigitte Zypries a présenté hier un projet de loi visant à pénaliser toute forme de préparation d'attentat, qu'il s'agisse du fait d'apprendre à piloter un appareil ou de séjourner dans un camp d'entraînement militaire.
De son côté, le ministre de la Défense, le conservateur Franz Josef Jung a déclenché ce week-end une vive polémique en annonçant qu'il donnerait l'ordre à l'aviation d'abattre un avion de passagers détourné par des terroristes menaçant des cibles civiles au sol, en recourant à la situation d'état d'urgence. Selon le quotidien Leipziger Volkszeitung le ministère aurait déjà réglé l'affaire avec les unités chargées de la surveillance de l'espace aérien, peu suspectes de recourir à leur droit de refuser un ordre contraire aux droits de l'homme.
«Dignité humaine». Les propos du ministre sont d'autant plus contestés que la plus haute instance juridique allemande, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, avait interdit en février 2006 un tel usage de la force militaire, se basant sur l'article 1 de la Loi fondamentale allemande qui place «la dignité humaine» au-dessus de toute autre valeur. «Il est tout simplement inimaginable