Comparaison n'est pas raison. François Géré, président de l'Institut français d'analyse stratégique (IFAS), refuse de «pousser trop loin le parallèle» entre le conflit au Vietnam et la guerre en Irak dans lesquels sont embourbés les Etats-Unis. Aujourd'hui, pas de guerre froide, pas de menace communis et une multitude d'adversaires divisés.
Invité jeudi du Centre d’accueil de la presse étrangère à Paris, il a analysé la stratégie poursuivie par les Etats-Unis alors que Washington vient d’annoncer un retrait progressif des troupes en Irak d’ici à mi-2008. François Géré établit néanmoins une analogie entre le bourbier vietnamien et le chaos irakien pour expliquer les raisons d’un conflit qui dure.
«Frapper vite et extrêmement fort»
Dans les deux cas, selon lui, les «relations entre l'autorité politique et la puissance militaire ne fonctionnent pas», estime Géré. «Les Américains, après avoir pris Bagdad, n'avaient aucune solution politique et c'est une chose qui laissera absolument pantois les historiens dans les prochaines années.» L'expert en stratégie énumère les erreurs commises par l'administration américaine depuis 2003: «La suppression du parti baas, la mise à pied non seulement de l'armée irakienne mais également de tous les services de sécurité irakien etc. Cela donne une idée du degré d'incohérence de la non stratégie, de la non politique mise en place.»
Il pointe surtout les faiblesses de l'armée américaine