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Ville champignon, Tbilissi pousse dehors sa population

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La capitale géorgienne exproprie pour attirer les capitaux étrangers.
publié le 21 septembre 2007 à 9h45

Tbilissi

correspondance

Du haut de la nouvelle résidence présidentielle en construction - quelques milliers de mètres carrés et un énorme dôme en verre -, presque quatre ans de révolution des Roses vous contemplent. Quatre ans d'un libéralisme débridé, dont l'un des premiers résultats est un boom de la construction avec l'arrivée à Tbilissi, dans les trois ans à venir, de pas moins de six chaînes d'hôtels de luxe, dont Hyatt et Sofitel. Deux millions de mètres carrés ont été construits en 2006, soit dix fois plus qu'en 2003, alors que les prix ont fait un bond de plus de 500 %, selon Gouram Palavandichvili, directeur de l'agence immobilière Erdo.

«Corruption extrême». Cette offensive lancée par de nombreux investisseurs, souvent étrangers, suscite des scandales peu reluisants, qui suscitent la grogne de la population. L'un des derniers exemples a été l'expulsion, le 20 juillet, de 24 familles ­habitant un immeuble, soudainement proclamé insalubre et proche du futur emplacement d'un hôtel cinq étoiles. Après l'expulsion, le bâtiment a été ­im­mé­dia­tement démoli et le terrain acheté par Capital Vostok, la compagnie étant chargée de construire le palace pour la chaîne Kempinski.

Les habitants expulsés ont dénoncé cette proximité d'intérêts d'autant plus évidente que Capital Vostok a proposé, avec une médiation de la mairie, de les reloger. «Nous nous sommes mis à soupçonner que la campagne menée par le service de supervision de la mairie était directement liée a