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Libération

A Beyrouth, le camp antisyrien vit dans la peur

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De nombreux députés sont retranchés dans un hôtel ultrasécurisé.
publié le 22 septembre 2007 à 9h46

Beyrouth

de notre correspondante

«Tout va bien. Je suis encore vivant. Je vous rappelle .» Wael Bou Faour, membre de la majorité parlementaire libanaise, coupe court à la conversation. Son téléphone est sans doute sur écoute. Depuis l'attentat à la voiture piégée contre un autre député de la majorité antisyrienne, Antoine Ghanem, mercredi après-midi, il redouble de précautions. Figure emblématique de la lutte contre les ingérences de Damas, menacé à maintes reprises, il vient une nouvelle fois de changer d'appartement. Dans quelques jours, il ira peut-être rejoindre ses collègues à l'hôtel Intercontinental Phoenicia de Beyrouth. Un 5 étoiles sur le front de mer, où une partie de la classe politique a trouvé refuge. A l'approche de l'élection présidentielle, chacun redoute une multiplication des assassinats.

«Un à un». Théoriquement, la session parlementaire, au cours de laquelle les députés sont appelés à désigner un successeur à Emile Lahoud, doit débuter mardi. C'est la première fois depuis la fin de la guerre civile, en 1990, que la Syrie n'interviendra pas directement dans le choix du chef de l'Etat. Ses troupes se sont retirées du Liban en avril 2005, à la suite de «l'Intifada de l'indépendance», un mouvement populaire, appuyé par la communauté internationale, lancé au lendemain de l'attentat contre l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. A quelques jours de cette réunion déterminante, la majorité accuse le régime de Bachar al-Assad de tenter de semer