Bangkok (Thaïlande)
de notre correspondant
L'opposition birmane redoute une répression violente. Hier, la réunion trimestrielle des quinze généraux qui composent le Conseil d'Etat de la paix et du développement - la dénomination officielle de la junte birmane - a été suspendue sine die à la dernière minute. A l'ordre du jour figuraient les manifestations de plus en plus importantes de bonzes et de citoyens qui tournent au soulèvement populaire contre le régime. «Cela montre qu'il n'y a pas encore de consensus. Ils ne sont pas prêts à réagir de manière concertée» , estime Win Min, un analyste birman basé en Thaïlande. Mais ce n'est que partie remise.
Retenue. Alors que le pays a été maintenu sous une chape de plomb depuis les grandes manifestations de 1988, les généraux ont observé passivement ces dernières semaines les défilés quotidiens à Rangoun et dans les autres grandes villes du pays. Le fait que la campagne contre la junte soit menée par des bonzes, révérés par la population, explique en partie cette retenue. «Il est beaucoup plus difficile pour eux de tirer sur des bonzes que de tirer sur des civils», explique un analyste européen à Rangoun. Les autorités ont été échaudées par l'incident de Pakkoku, le 5 septembre, quand des militaires ont attaché à des poteaux trois bonzes qui manifestaient et les ont battus à coups de verges de bambou. Ces violences ont mis le feu aux poudres. La colère s'est propagée très rapidement au sein de la comm