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Libération

Pakistan : Musharraf garde ses galons

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La Cour suprême rejette le recours contre la candidature du général à l'élection présidentielle.
publié le 29 septembre 2007 à 9h51

Islamabad

de notre correspondante

«Honte sur vous !» hurlaient des avocats déchaînés au milieu de la foule. Devant la Cour suprême du Pakistan, à Islamabad, les magistrats et les militants des partis d'opposition n'avaient pas de mots ­assez durs contre les juges de la Cour suprême. Les avocats ont décidé, vendredi, de rejeter les recours contre la candidature de Pervez Musharraf. Grâce à eux, le général, qui est à la fois Président et chef de l'armée, devrait pouvoir obtenir sans problème un nouveau mandat lors des élections présidentielles du 6 octobre.

Contestations. «C'est l'enfer», «le pire jugement de l'histoire du Pakistan», «une décision injustifiable», commentaient encore les avocats, déçus par une Cour qui semblait avoir regagné son ­indépendance ces derniers mois. Après une tentative malencontreuse de Musharraf pour démettre le chef de l'institution, les avocats et partis d'opposition avaient multiplié les manifestations pour demander le départ du «dictateur militaire». Le juge avait ­finalement été rétabli dans ses fonctions en juillet et ­rendait depuis des décisions spectaculaires en faveur des opposants. Jeudi, il avait exigé - et obtenu - la libération de 200 opposants, arrêtés pour «trouble à l'ordre public».

Face à une contestation grandissante et à des séries d'attentats contre les forces de l'ordre, le général Musharraf est contraint à un numéro d'équilibriste pour se maintenir au pouvoir tout en conservant la façade démocratique