La figure de proue de la Révolution orange a réussi son retour au premier plan sur la scène politique ukrainienne. Au lendemain des législatives anticipées, Ioulia Timochenko est pratiquement assurée de devenir Premier ministre, un tremplin pour la présidentielle de 2009.
Avec 33,3% des voix, son parti, le Bloc Timochenko (Biout) est non seulement arrivé premier du camp orange, améliorant sa position de dix points par rapport au scrutin de mars 2006, mais il est également premier de la course.
La formation du Premier ministre sortant Viktor Ianoukovitch, le parti des régions, d’obédience pro-russe, qui était en tête en 2006, arrive deuxième avec 30,31% des suffrages suivi de celle du président pro-occidental Viktor Iouchtchenko, Notre Ukraine (15,56%).
Notre Ukraine gagnant elle aussi plus d’un point, il est clair que la ligne pro-occidentale a la faveur des électeurs et que la Révolution orange, par laquelle le pays a tourné le dos à Moscou, n’a pas été un accident de l’Histoire.
Moscou s’est bien gardé de toute ingérence directe dans le scrutin. En 2004, Poutine avait soutenu Ianoukovitch, dont l’élection avait été invalidée pour fraude après des semaines de manifestations des sympathisants orange. Le mystérieux empoisonnement dont avait été victime Viktor Iouchtchenko pendant la campagne électorale de 2004 avait été imputé à Moscou.
En 2006, la Russie avait brusquement augmenté les prix du gaz pesant sur le scrutin. «Moscou a compris qu'elle peut s'entendre avec n'importe