Moscou
de notre correspondante
A la tribune du Conseil de l'Europe, c'est un monument vivant des drames de l'histoire russe qui est attendu aujourd'hui. Par sa seule biographie, Alexis II, patriarche de l'Eglise orthodoxe russe depuis 1990, résume les tourments et contradictions de son pays. Les Européens auxquels il s'adresse, puis Nicolas Sarkozy demain, devraient avoir l'occasion de s'en rendre compte, puisque cette première visite d'un patriarche russe en France semble lourde d'intentions politiques. Alexis II va présenter au Conseil de l'Europe sa «conception alternative des droits de l'homme», affirmait hier le quotidien russe Kommersant . Béni par le Kremlin, avec lequel les liens de Sa Sainteté sont très étroits, ce voyage aurait pour but de défendre une théorie «russe» des droits de l'homme, déjà exposée en 2006 : les droits des groupes (société, patrie ou Eglise) doivent être mieux pris en considération, voire primer sur ceux des individus.
Tsars. Né en1929 à Tallinn, capitale de l'Estonie, Alexis Ridiger est fils de nobles d'origine allemande qui servaient les tsars depuis des générations. Ses biographes rappelent qu'un de ces ancêtres s'est illustré dans la guerre contre Napoléon en 1812. Son père a fui Saint-Pétersbourg à la suite de la révolution bolchevique pour se réfugier en Estonie, alors indépendante, et s'y faire ordonner prêtre. L'enfance du petit Alexis se déroule à l'église : «Mon activité préférée était de réciter la litu