Qui et dans quel but a perpétré samedi l'attaque la plus meurtrière recensée à ce jour contre l'Amis, la mission de l'Union africaine au Darfour ? Dix morts, huit blessés et vingt-cinq disparus : le bilan est très lourd. Ce n'est pas la première fois que la fragile force de paix africaine est prise pour cible dans la sale guerre qui se joue depuis bientôt cinq ans dans l'ouest du Soudan, mais jamais un campement de l'Amis n'avait été envahi, dévasté et intégralement pillé.
Saboter. Les assaillants sont arrivés à Haskanita, une localité du Sud-Darfour, peu après la tombée de la nuit, à bord d'une trentaine de camions et de pick-up. Ils étaient plusieurs centaines, équipés d'armes lourdes. On parle même d'un millier d'hommes ayant participé à l'assaut contre le campement de soldats nigérians. Tout a été pillé ou détruit : les véhicules, les ordinateurs, les moyens de transmission et, bien sûr, l'armurerie. Nul ne sait où sont les 25 «otages».
Pour l'instant, l'Union africaine s'est abstenue de désigner un coupable. Le gouvernement soudanais accuse une faction rebelle non-signataire des accords de paix d'Abuja, en mai 2006, le SLA-Unity. Des sources anonymes désignent des rebelles dissidents du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM). Au Darfour, les factions rebelles se sont multipliées, jusqu'à compter une vingtaine de groupes. Certaines d'entre elles pourraient avoir voulu saboter les négociations de paix avec le gouvernement de Khartoum, qui doivent s'ouvri