Bangkok
de notre correspondant
L'envoyé spécial des Nations unies en Birmanie, Ibrahim Gambari, a quitté le pays hier soir après avoir rencontré, pour la seconde fois en quatre jours, Aung San Suu Kyi. Quelques heures auparavant, il s'était entretenu avec le numéro 1 de la junte birmane, le général Than Shwe. L'émissaire devrait rendre compte de sa mission au secrétaire général, Ban Ki-moon, jeudi à son retour à New York. Pour l'heure, rien n'a encore filtré de ces entretiens. Mais la révolte des bonzes ayant été écrasée par la force, la junte ne s'engage à rien, aujourd'hui, en jouant la carte de la modération.
Les diplomates à Rangoun estiment que le nombre réel de tués, jeudi et vendredi, est nettement supérieur au bilan officiel de 13 morts. Les organisations d'opposition en Thaïlande, où la presse publie des photos de bonzes morts flottant sur un lac, avancent le chiffre de 200 victimes. Elles estiment qu'entre 1 000 et 6 000 personnes ont été arrêtés ces derniers jours (bonzes, militants d'opposition, simples manifestants) avant d'être regroupés dans la prison d'Insein, l'enceinte de l'Institut technologique gouvernemental, et le stade Kyaikkasan. Shari Villarosa, la chargée d'affaires américaine à Rangoun, a indiqué avoir visité plusieurs monastères vides.
Hier, le Conseil des droits de l'homme, réuni à Genève en session extraordinaire, a demandé aux autorités birmanes d'exercer «la plus grande retenue» et de libérer toutes les personnes arrêtées. Les 4