Pékin
de notre correspondante
Réchauffement sur la dernière frontière de la guerre froide. Le président sud-coréen, Roh Moo-hyun, a franchi hier à pied la ligne jaune qui sépare les deux Corées. Derrière, surprise, l'attendait le «cher leader» Kim Jong-il dans son habituel uniforme kaki, entouré d'une foule enthousiaste agitant des bouquets rose vif de «kimjongilia», la fleur nationale de la république populaire démocratique de Corée (RPDC). La scène se passait dans la «zone démilitarisée» près du village de Panmunjom où fut signé l'armistice mettant un point final à la guerre de Corée (1950-1953).
Cette zone tampon, longue de 240 kilomètres le long du 38e parallèle, n'a de démilitarisée que le nom et concentre le plus grand nombre de troupes au monde. Aucun traité de paix n'ayant jamais été signé, les deux pays sont toujours théoriquement en guerre. Lors du premier et précédent sommet, en 2000, le prédécesseur de Roh, Kim Dae-jung, avait fait le voyage en avion jusqu'à la capitale où l'attendait Kim Jong-il. Le rendez-vous symbolique d'hier de l'autre côté de la ligne de démarcation, sous l'oeil de nombreuses caméras, apparaît comme un premier signe de cordialité.
Chorégraphie. Hier, les deux dirigeants ont pris la route de Pyongyang pour un sommet de trois jours. Au programme, discussions bilatérales et déploiement de l'habituel faste nord-coréen lors de l'arirang, célébre chorégraphie de masse dans le stade du 1er -Mai. Kim Jong-il ne se déplace