Tokyo
de notre correspondant
Après des décennies de rhétorique guerrière et de menaces directes à l'encontre de son «frère ennemi» sud-coréen, la Corée du Nord a-t-elle enfin choisi le camp de la paix ? Il faudra encore un certain temps pour s'en assurer. En 1994 déjà, Pyongyang avait promis la paix et le gel de son programme nucléaire au président américain, Bill Clinton. Mais, aucun traité ne fut signé et la Corée du Nord développa en roue libre son programme nucléaire. Jusqu'à ce fatidique 9 octobre 2006, quand Pyongyang testa sa première bombe atomique lors d'un essai souterrain de très faible puissance plus ou moins raté. Aujourd'hui, c'est ainsi une Corée du Nord dotée de la bombe et intéressée (du riz, des engrais et du fioul contre les scellés de l'Agence internationale de l'énergie atomique, AIEA) qui dit vouloir «la paix». Du moins qui accepte d'en discuter.
Vieux refrain. Aussi ardemment désirée soit-elle, «l'ère de paix» intercoréenne n'est pas pour tout de suite. Q uant aux déclarations des deux Corées, elles composent surtout un florilège de bonnes intentions. Elles se sont ainsi mises d'accord pour «coopérer étroitement en vue de mettre fin aux hostilités militaires, assurer la paix et réduire la tension sur la péninsule coréenne». Pyongyang et Séoul émettent le voeu de «travailler ensemble» à un «traité depaix» - auquel la Chine et les Etats-Unis seraient forcément associés -, qui remplacerait les termes de