L'accord intercoréen, dans lequel Pyongyang s'engage à renoncer à son programme nucléaire, arrive à point nommé pour l'administration Bush, lancée dans un bras de fer, pour l'instant sans issue, sur le programme nucléaire iranien. Dans un protocole spécifique en six points, signé mercredi, la Corée du Nord s'est engagée à démanteler ses trois principales installations nucléaires d'ici au 31 décembre sous la supervision d'experts américains. En échange, les Etats-Unis promettent d'établir des relations diplomatiques et de rayer la Corée du Nord de la liste des Etats soutenant le terrorisme, si les engagements de dénucléariser sont tenus. Les cinq pays qui participent aux discussions avec la Corée du Nord (1) livreront une aide énergétique d'un million de tonnes de fioul en compensation. Enfin, Pyongyang promet de dévoiler l'ensemble de son programme nucléaire.
George W. Bush a estimé dans la foulée que cet accord pouvait servir de «modèle» de règlement de la crise iranienne. Pour lui, seules des sanctions crédibles amèneront Téhéran à la table des négociations. La comparaison entre les deux dossiers reste délicate. Pyongyang n'a véritablement négocié qu'une fois la bombe atomique acquise. Deuxième différence : la Russie et la Chine sont beaucoup plus impliquées dans le dossier nord-coréen, qui a des implications directes pour la sécurité de Pékin. Enfin, la Corée du Nord est dans une situation économique bien plus difficile que l'Iran, notamment dans les domaines alimen