«Pourquoi nous fait-on mariner si longtemps ?» demande, angoissée, Anne-Aurélie Kuate. Depuis cinq semaines, cette Camerounaise attend qu'on lui rende les restes de sa mère, décédée dans le crash du Boeing de la compagnie Kenya Airways, début mai, près de Douala. En tout, 114 personnes avaient péri dans la catastrophe.
«Kenya Airways nous a fait savoir que le résultat de l'opération d'identification des corps avait été transmis, le 20 août, au gouvernement camerounais. Mais nous n'avons toujours aucune nouvelle, alors qu'il annonce depuis cinq semaines un communiqué imminent », explique-t-elle. Les autorités camerounaises n'ont mis en place aucune structure pour communiquer avec les familles, dans le droit fil de l'indifférence manifestée depuis le début de cette affaire.
Après l'accident, elles étaient restées plusieurs jours muettes, ne manifestant aucune compassion à l'endroit des proches des victimes. Alors que le ministre des Transports du Kenya, lui, s'était rapidement rendu sur le site de la catastrophe, le président du Cameroun, Paul Biya, avait attendu une semaine avant d'adresser, selon la radio nationale, un message de condoléances aux proches des victimes.
Auparavant, les opérations de secours avaient donné lieu à une vive polémique : il avait fallu aux sauveteurs quarante-huit heures pour localiser les restes de l'appareil. Après des recherches menées à 150 km de Douala, son point de départ, l'avion, qui devait rallier Nairobi, avait finalemen