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Libération

Une élection de maréchal pour le général

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En place depuis 1999, Pervez Musharraf paraît assuré de la victoire à la présidentielle dimanche.
publié le 6 octobre 2007 à 0h35

Islamabad

de notre correspondante

L'élection présidentielle qui doit se dérouler dimanche au Pakistan entretient un suspense limité, puisque le nom du vainqueur est déjà connu. Le général Pervez Musharraf, qui dispose d'une majorité dans les assemblées de province et au Parlement, chargés d'élire le Président, devrait être reconduit pour un mandat de cinq ans à la tête de l'Etat.

Les deux autres candidats en lice restent symboliques. Wajihuddin Ahmed, ancien juge qui avait refusé de légaliser le coup d'état de Musharraf, arrivé au pouvoir en 1999, représente le mouvement des magistrats. Depuis plusieurs mois, les avocats manifestent pour protester contre le maintien au pouvoir du général, arguant du fait que, selon la Constitution, le Président ne peut être aussi chef de l'armée, le poste qu'a conservé le général Musharraf.

Le deuxième candidat «rival» de Musharraf est Amin Fahim, le candidat du Pakistan Peoples Party (PPP), dirigé par l'ex-Premier ministre en exil Benazir Bhutto. Mais celle-ci est en négociation depuis plusieurs mois avec le général car elle espère, une fois rentrée au Pakistan le 18 octobre, retrouver rapidement un poste de Premier ministre, un scénario que souhaitent les Etats-Unis. Depuis huit ans, la leader du PPP était en exil pour échapper à des accusations de corruption. Mais hier, Musharraf a signé un incroyable décret de «réconciliation nationale», qui prévoit l'amnistie des politiciens et bureaucrates en poste de 1988 à 1999. Du sur-mesure pour