L'armée américaine a tellement commis de «bavures» en Irak - et en Afghanistan - qu'on ne s'attendait guère à ce qu'elle se permette de donner des leçons. Elle ne s'en est pourtant pas privée dans le rapport publié hier par le Congrès sur Blackwater. Dans celui-ci, des officiers de l'US Army déposant sous serment accusent les gardes de l'entreprise de sécurité américaine de «se comporter comme des cow-boys», d'avoir «la détente facile» et de «tirer d'abord et poser les questions ensuite». Ce qui revient à dire que la société privée, dont le siège se trouve en Caroline du Nord, aurait un comportement encore plus préjudiciable à l'égard de la population irakienne que celui des soldats américains.
Hier, le gouvernement de Bagdad a annoncé que la tuerie impliquant Blackwater, le 16 septembre dans un quartier sunnite de la capitale, avait fait finalement 17 morts et 22 blessés, tous des civils. Selon le communiqué officiel, les gardes ont «violé toutes les règles d'ouverture de feu et d'usage de la force» et «commis un crime délibéré».«Il n'y a aucune indication que Blackwater ait été la cible de tirs directs ou même indirects. Pas même une pierre a été lancée contre le convoi», poursuit le même texte, qui exige que les auteurs de la fusillade soient punis selon la loi irakienne - ils ne relèvent actuellement d'aucune loi.
«Entrave». Dans son rapport, le Congrès révèle que Blackwater a été impliquée dans près de 200 incidents armés