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Libération
Interview

«Qu'on mette d'abord fin aux meurtres contre mon peuple»

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Al-Nour, chef rebelle en exil à Paris, n'ira pas à la conférence de paix :
publié le 11 octobre 2007 à 0h42

Fondateur du Mouvement de libération du Soudan (MLS), Abdel Wahid al-Nour refuse de se rendre à la conférence de paix de Tripoli, présentée comme celle de la dernière chance.

Pourquoi refusez-vous d'aller à Tripoli ?

Je n'irai pas car la Libye n'est pas impartiale. Le médiateur de l'Union africaine (UA), Selim Ahmed Selim, non plus n'est pas impartial : c'est un fondamentaliste. Enfin, je conteste le timing. La communauté internationale met la charrue avant les boeufs : il faut d'abord que la force mixte, dotée d'un mandat adéquat, vienne mettre fin aux meurtres et aux viols contre mon peuple ; après seulement, on signera un accord de paix et on s'attellera à la reconstruction. Je désire la paix, mais si Tripoli est maintenu, ça va être un échec, comme Abuja en 2006. Je ne comprends pas pourquoi la communauté internationale, qui sait ce qui se passe, fait pression sur les victimes et non sur les meurtriers. Le président Béchir avait promis un cessez-le-feu lors de sa visite au pape. Comme d'habitude, il n'a pas tenu ses promesses.

Des sources africaines accusent les rebelles de l'attaque de Haskanita.

C'est le gouvernement qui a commis ce crime pour effrayer la future force mixte. L'UA a peur de Khartoum, c'est pour ça qu'elle se tait.

Vous êtes contesté au sein de la rébellion.

Ces soit-disant factions sont des créations de Khartoum, qui divise pour régner, et de pays de la région. Seuls le SLM et le JEM étaient présents à Abuja. Si l'on en invite d'autres à Tripoli, ça signifie