Menu
Libération

Vexé, Juan Carlos hausse le ton

Article réservé aux abonnés
Souvent sujet de moquerie, le roi d'Espagne tente de réaffirmer son autorité avec l'aide du Premier ministre, José Luis Zapatero.
publié le 11 octobre 2007 à 0h42

Exaspéré de voir son image traînée dans la boue, le roi se rebiffe. De concert avec le Premier ministre socialiste José Luis Zapatero, Juan Carlos tente de réaffirmer son autorité à grands coups de cérémonies et d'actes protocolaires. Il a présidé hier le conseil de défense, un organisme militaire qui ne se réunissait pas depuis 2002, en présence du chef du gouvernement. Une façon de rappeler qu'en tant que chef de l'Etat, le monarque est aussi le chef des forces armées, même si, dans la pratique, ce rôle n'est que formel.

Image salie. Il n'avait d'ailleurs pas eu son mot à dire lorsque, faisant fi de l'opinion publique, José Maria Aznar avait, en 2003, engagé l'Espagne aux côtés de Bush pour attaquer l'Irak. Aujourd'hui, il s'agit surtout pour lui de restaurer son pouvoir symbolique. Et de répondre du tac-au-tac à l'exigence des indépendantistes catalans d'Esquerra (ERC), exprimée la semaine dernière : ils veulent que le roi cesse d'être le chef des armées, prérogative que lui attribue la Constitution.

Le monarque, imposé par Franco peu avant sa mort, avait besoin de faire acte d'autorité. Car, ces derniers temps, le tabou de la critique contre le roi a été brisé. Depuis la mi-septembre, lorsqu'il se rend en visite officielle en Catalogne, Juan Carlos a vu son image salie dans cette très nationaliste région du nord-est, où des centaines d'antimonarchistes ont brûlé des photos de sa personne. Selon le code pénal, toute injure à la famille royale est passible d