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Libération

Cisjordanie : la guerre des imams entre Hamas et Fatah

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publié le 12 octobre 2007 à 0h43

Ramallah

envoyée spéciale

«Je suis assis toute la journée à ne rien faire. Ils m'ont mis dans un placard», se lamente Majed Sager, un imam de Ramallah affilié au Hamas. Il y a moins de six mois, avant la prise de pouvoir du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, il prêchait dans une des plus importantes mosquées de la ville et était chargé de la gestion de l'ensemble des lieux de culte musulman de la capitale de la Cisjordanie. Il est aujourd'hui bibliothécaire au ministère des Affaires religieuses.

Contagion. Après le coup de force du Hamas dans la bande de Gaza à la mi-juin, le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, craignant un effet de contagion en Cisjordanie, a entrepris de concurrencer le Hamas sur son terrain de prédilection : la religion.

Les services de sécurité, dominés par le Fatah, ont renforcé leur surveillance des mosquées, et des imams et prêcheurs proches des islamistes ont été limogés. Le Fatah accuse en effet le Hamas d'utiliser les lieux de prière pour recruter des partisans et même pour y stocker des armes.

Même si le Fatah, un mouvement traditionnellement considéré comme laïc, est majoritaire en Cisjordanie, c'est le Hamas qui, via ses imams, contrôle la plupart des mosquées du territoire. A Ramallah, ville qui abrite le quartier général de l'Autorité palestinienne, le Hamas aurait la main sur plus des deux tiers des mosquées, selon les services de sécurité du Fatah. D'après le bureau palestinien des statistiques, les territo