Un vote du Congrès américain sur le «génocide arménien» commis sous l'Empire ottoman crispe les relations entre Washington et Ankara déjà agitées par les menaces turques d'une intervention, dans le nord de l'Irak, contre les bases arrières des rebelles kurdes. Adopté en commission mercredi par 27 voix contre 21, le texte doit maintenant être envoyé à la Chambre pour un vote en séance plénière.
Salué par le président arménien, Robert Kotcharian, ce document a été jugé «inacceptable» par son homologue turc, Abdullah Gül. Ankara évoque des rétorsions sur «le partenariat stratégique» entre les deux pays si la résolution est définitivement adoptée. L'essentiel de la logistique pour l'armée américaine en Irak transite par la Turquie. Hier, Ankara a rappelé son ambassadeur à Washington pour consultations.
Le président Bush avait, en début de semaine, réaffirmé «son opposition à cette résolution». Selon son porte-parole, le président américain reconnaît «que les événements de 1915 sont l'une des plus grandes tragédies du XXe siècle, mais c'est à la recherche historique et non à la loi de déterminer s'il s'agit d'un génocide».
Entre 1915 et 1917, les massacres et les déportations d'Arméniens de l'Empire ottoman ont fait au moins un million de morts. Ankara ne reconnaît qu'un demi-million de victimes dans des massacres croisés. De nombreux pays ont déjà adopté des textes sur le génocide arménien. La France a voté une telle loi en 2001, avant d'ajouter un sec