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Libération
Analyse

Le populisme fracture le consensus suisse

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publié le 15 octobre 2007 à 0h46

Des émeutes après des meetings politiques, un ministre qui suscite autant de passions que de haine à chacune de ses apparitions publiques, des reporters du monde entier qui débarquent dans le pays pour couvrir une campagne électorale qui dérape, estomaqués de découvrir qu'on se bagarre dans les rues au pays tranquille des edelweiss et des banques discrètes : jamais la Suisse n'avait connu pareille poussée de fièvre électorale.

Référendum. Dimanche 21 octobre, les Suisses éliront leur nouveau Parlement pour quatre ans. L'UDC (Union démocratique du centre), la formation populiste du tribun zurichois Christoph Blocher, fait la course en tête dans les sondages. Elle devrait améliorer son score de 2003 (27 %) et confirmer son statut de premier parti de la Confédération. En deuxième position, les Socialistes (autour de 22 %) tenteront de limiter les dégâts, tout comme les deux partis de la droite centriste (radicaux et chrétiens-démocrates, tous deux autour de 15 %). Les Verts devraient de leur côté continuer à progresser pour atteindre la barre des 10 %. La campagne ressemble de fait à un référendum pour ou contre Blocher, l'homme d'affaires milliardaire et champion du populisme alpin, devenu ministre du gouvernement fédéral il y a quatre ans, après une première percée dans les urnes. Comment en est-on arrivé là ?

Depuis plusieurs années, l'UDC surfe sur l'angoisse identitaire qui s'est emparée des Suisses, confrontés, comme tous les pays européens, à une poussée de l'immigration.