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Libération
Reportage

Johannesburg déloge les squatteurs du centre-ville

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publié le 17 octobre 2007 à 0h50

Les pauvres de Johannesburg ont une peur bleue des «fourmis rouges». Les fourmis rouges, c'est le surnom donné aux gardes, vêtus de rouge et armés de pieds de biche, chargés d'expulser les squatteurs et les locataires défaillants dans la capitale économique sud-africaine. Depuis 2001, les «fourmis» ont jeté à la rue les occupants de plus de 200 bâtiments. Et ce n'est qu'un début : ces derniers mois, ils ont reçu pour instruction d'intensifier leur action.

Les «fourmis» ne manquent pas d'activités. Selon la municipalité, le nombre d'immeubles insalubres à Johannesburg serait de 1 500. Entre un quart et un tiers des 300 000 habitants du centre-ville résident dans ce type d'habitations. Des rues entières sont devenues des chancres urbains, avec des maisons ou des immeubles en piteux état, aux vitres brisées, comme dans un bidonville.

Surpeuplés. Depuis le début des années 90, les Noirs ont investi le centre de Johannesburg où, au plus fort de l'apartheid, il leur était interdit de rester après 18 heures. Les hôtels, la Bourse et de nombreuses sociétés se sont réfugiés à Sandton, le quartier d'affaires situé à 20 km plus au nord. Les résidents blancs ont également quitté les appartements de Berea et Hillbrow, devenus des quartiers africains vibrants, cosmopolites, surpeuplés mais également dangereux. Des vendeurs de rue, qui ont fui la misère des zones rurales, y côtoient des dealers de drogue nigérians, des prostituées zimbabwéennes et des demandeurs d'asile congolais.

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