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Libération
Interview

«Il faudrait un nouveau référendum»

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publié le 18 octobre 2007 à 0h52

Pervenche Berès préside la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Socialiste et fabiusienne, elle avait appelé à voter non lors du référendum de 2005.

Quelle différence y a-t-il entre le projet de traité constitutionnel et le «traité réformateur» ?

Il ne constitutionnalise plus les «politiques communes» comme le faisait le projet de Constitution. Si le «non» l'a emporté en France, c'est à cause de cela : s'il y a une chose que le débat en France et en Europe a montré, c'est qu'il n'existe pas de consensus sur ces politiques et sur la façon dont elles sont mises en oeuvre aujourd'hui. Mais il y a d'autres évolutions négatives dans ce nouveau traité, comme le fait que la charte ne s'applique pas à la Grande-Bretagne et à la Pologne. C'est très révélateur de ce qu'est la nouvelle Europe.

Un référendum doit-il être organisé sur ce nouveau traité ?

Par respect pour la démocratie, Nicolas Sarkozy devrait convoquer un référendum.

Les Français ne risquent-ils pas de voter non une nouvelle fois, en considérant qu'on essaye de faire entrer par la fenêtre un texte qu'ils ont mis dehors par la porte ?

Si on ne les consulte pas à nouveau, c'est sûr qu'ils le penseront. Pour le PS, la bonne stratégie est de demander un référendum et de recommander l'abstention. Il faut éviter que le PS se divise à nouveau, car les lignes de fracture sont toujours là. Si on s'étripe entre nous sur l'Europe, cela veut dire que notre prochain congrès porte uniquement sur cette que