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Libération
Interview

«La RAF ne se considérait pas antisémite, mais antisioniste»

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publié le 18 octobre 2007 à 0h52

Le souvenir des «années de plomb» revient hanter l'Allemagne trente ans après la mort d'Andreas Baader et Ulrike Meinhof, les fondateurs de la RAF (Fraction armée rouge). Thomas Skelton-Robinson, historien britannique, un des contributeurs de l'ouvrage collectif La RAF et le terrorisme de gauche, évoque les liens avec le terrorisme palestinien.

Quelle forme a pris ce soutien ?

Le terrorisme de gauche aurait existé en Allemagne, même sans le soutien des Palestiniens. Les contacts n'en ont pas moins été réels: débutant en 1969-1970, ils se sont poursuivis pendant toute la durée de la lutte armée en Allemagne jusqu'aux années 90. Des militants des futurs groupes de l'ultragauche se sont rendus en Jordanie, au cours des étés 1969 et 1970, pour y suivre des camps d'entraînement à la lutte armée. A l'autre bout de la chaîne, une terroriste de la RAF a fourni une assistance logistique à un groupe palestinien auteur de l'attaque d'un bus de migrants juifs à Budapest, en 1991. Des liens existaient aussi avec des pays tels que l'Algérie, la Libye, la Syrie, le Yémen du sud et surtout l'Irak jusqu'en 1979.

Quels intérêts avaient ces pays à une collaboration avec la RAF ?

Ces pays ont moins soutenu le terrorisme de gauche allemand que l'action des alliés palestiniens de ces terroristes. Mais ils savaient ce qu'ils faisaient et des témoins parlent de contacts directs entre certains membres de la RAF et les services de renseignement irakiens par exemple. Ces pays ont d'ailleurs soutenu