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Libération

Les «martyrs» de Benazir Bhutto

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publié le 20 octobre 2007 à 0h56

Au lendemain d'une nuit de carnage sans précédent, c'est avec un calme surprenant que Benazir Bhutto s'est adressé vendredi à la presse dans son QG de Karachi, la Bilawal House, où les journalistes étaient fouillés trois fois avant de pouvoir entrer. «Je connais au fond de mon coeur qui sont mes ennemis, a t-elle déclaré avec emphase dans son micro grésillant. Ce qui s'est passé hier, ce n'est pas une attaque contre un individu mais contre la démocratie et l'intégrité du Pakistan».

Ce qui pose néanmoins problème, c'est le fait que l'ex-Premier ministre, de retour après huit ans d'exil connaissait les risques encourus et qu'elle ait cependant maintenu son programme. Rassembler une foule de 250 000 personnes dans Karachi, avec une procession qui devait durer quatorze heures, peut dès lors sembler irresponsable. Benazir Bhutto avait été informée des risques qui pesaient sur sa vie. Au point qu'elle avait donné au président, le général Pervez Musharraf, une liste des personnes qui devaient être considérées comme coupables si quelque chose lui arrivait.

Services secrets. Sans vouloir rendre ces noms publics, elle avait évoqué des officiels proches du gouvernement qui protégeaient les terroristes islamistes. Son époux, en revanche, a dénoncé spécifiquement le directeur de l'Intelligence bureau, une branche des services secrets pakistanais.

Si les islamistes en veulent autant à Benazir Buhtto, c'est parce qu'elle a approuvé l'assaut, en juillet, de l'armée sur la Mosquée