Le chef de file des libéraux polonais Donald Tusk a remporté dimanche une éclatante victoire contre les jumeaux conservateurs Kaczynski. Ces législatives anticipées représentaient pour lui le scrutin de la dernière chance après sa défaite aux législatives et à la présidentielle de 2005. On le disait trop gentil et trop terne pour affronter le virulent Premier ministre sortant, Jaroslaw Kaczynski. Au contraire, c’est lors du grand duel télévisé de la campagne qu’il a rétabli la situation et que son parti, la Plateforme civique (PO), s’est mis à monter dans les sondages. «Vous aviez promis de construire 3 millions de logements, et ce que nous avons ce sont des logements à 3 millions [de zlotys, soit près de 820 000 euros]», avait-il lancé à son adversaire montrant la vacuité du discours populiste du gouvernement Kaczynski.
Plus incisif qu'à l'ordinaire, il avait fait passer son rival pour un homme ne sachant pas combien gagne une infirmière. La campagne s'est alors transformée en un «tout sauf Kaczynski».
Prévisible. Fatiguée de l'éternelle querelle entre le bien et le mal, et des divisions entre les purs et les moins purs, la Pologne s'est tournée vers un homme prévisible affirmant préférer construire des autoroutes plutôt que de fouiller dans le passé. A 50 ans, Tusk est un homme déterminé qui promet «un miracle irlandais» à ses concitoyens. Les jeunes, qui s'exilent par centaine de milliers en Europe à la recherche d'un emploi, on