Il y a des ânes et des chèvres. Des vieilles masures de pierres et des oliviers centenaires sur fond de désert de Judée. Mais le village arabe d'Al-Sawahra, à une dizaine de kilomètres à l'est de Jérusalem, risque de perdre très bientôt de son charme bucolique. Israël prévoit d'y faire passer une nouvelle route reliant Bethléem à Jéricho. Bien sûr, le maire d'Al-Sawahra déplore les dizaines d'hectares de terres agricoles qui seront expropriées pour la construire et surtout ne saisit pas bien l'utilité du projet. «Il y a déjà une route et elle nous convient très bien», jure Mohammed Kassem. Mais bientôt, elle ne sera plus accessible qu'aux seuls Israéliens. Le nouveau chemin, lui, sera réservé aux Palestiniens. Son tracé ne laisse guère de doute sur les intentions israéliennes : il contournera l'imposante implantation juive de Maalé Adoumim. «Ils préparent l'annexion de Maalé Adoumim au territoire israélien», pressent Mohammed Kassem.
Avec ses 35 000 habitants, Maalé Adoumim est une pimpante ville nouvelle, aux rues impeccables. On vient ici avant tout pour la qualité de vie et les prix de l'immobilier, inférieurs de 30 % à ceux pratiqués à Jérusalem, située à dix minutes en voiture. Du coup, la ville grandit à toute vitesse. Chaque année, un millier d'Israéliens viennent s'y installer. «Nous arrivons à saturation, j'ai beaucoup de demande et peu de terrain, assure Benny Kashriel, le maire de Maalé Adoumim (Likoud). Si nous voulons continuer à nous déve