Nicolas Sarkozy est arrivé hier au Maroc pour une visite d'Etat de trois jours destinée à rattraper le ratage diplomatique de juillet, lorsque Rabat avait refusé d'être la dernière étape d'une mini-tournée au Maghreb commencée par Alger, la grande rivale. Il vient aussi «vendre» son projet d'Union méditerranéenne (UM), présenté comme une priorité diplomatique. Le président français doit prononcer, aujourd'hui à Tanger, un discours sur ce projet.
A ce jour, l'allocution la plus élaborée de Sarkozy sur son grand dessein méditerranéen remonte au 7 février, le jour même où il avait également fustigé «ceux qui égorgent des moutons dans leurs baignoires». Evidemment, l'UM n'avait pas fait les gros titres ce jour-là. C'est pourtant la seule initiative diplomatique entièrement prise par le nouveau Président, qui n'entend rien moins qu'«engager la Méditerranée sur la voie de la réunification après douze siècles de déchirement».
Agonie. Mais, au-delà des considérations électoralistes destinées à adoucir son profil anti-immigrés, pourquoi diable relancer cette «vieille lune» de grande famille méditerranéenne au moment où les foyers de tensions s'y multiplient et où le processus euroméditerranéen de Barcelone, lancé en 1995, est en coma végétatif ? C'est justement parce que les menaces (terrorisme, émigration clandestine, radicalisation et extension du conflit israélo-palestinien) s'accumulent qu'il faut agir, répond en substance un diplomate français, tout comme les América