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Libération

Trois questions pour comprendre le conflit au Kurdistan irakien

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Que veut Ankara ? Quelle est la stratégie des rebelles kurdes du PKK ? Tout ce qu'il faut savoir sur cette crise qui menace de dégénérer.
par Marc Semo
publié le 23 octobre 2007 à 7h00

Alors que Washington s’active pour éviter une intervention de l’armée turque au Kurdistan irakien, le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan a insisté mardi à Bagdad sur le rôle de la diplomatie pour régler le problème des rebelles kurdes du PKK dans le nord de l’Irak mais a rejeté leur offre de cessez-le-feu.

Dans le même temps, son homologue irakien Hoshyar Zebari a assuré que l’Irak allait combattre «la menace» que représentent les bases dans le Kurdistan d’Irak (nord) des séparatistes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte contre le pouvoir central à Ankara depuis 1984.

Pourquoi Ankara hausse le ton ?

Après la mort en un mois de plus de quarante de ses soldats tombés sous les coups de la guérilla kurde, l’armée turque veut désormais en finir avec les bases arrières du PKK dans les montagnes de l’Irak du nord. Mercredi dernier le parlement avait donné son feu vert pour d’éventuelles incursions transfrontalières mais le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, issu du mouvement islamiste, avait tenu à rappeler qu’il espérait «ne pas avoir à se servir» de ce blanc-seing valable un an.

En effet, les Européens, avec qui Ankara espère relancer les négociations d’adhésion, et plus encore les Américains sont hostiles à une telle opération qui déstabiliserait la région autonome kurde au nord de l’Irak, région qui échappe à la tutelle de Bagdad depuis 1991 et jusqu’ici épargnée par la guerre. Mais une nouvelle embuscade de la guérilla le week-