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Libération

L'affaire Ben Barka relancée à pic

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Maroc. Un juge français lance cinq mandats d'arrêt en pleine visite de Sarkozy.
publié le 24 octobre 2007 à 1h02

Le juge Patrick Ramaël a décidé de jouer son va-tout dans l'enquête sur la disparition jamais élucidée de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka, enlevé en plein Paris en octobre 1965 par des truands et policiers, français et marocains. Lundi soir, alors que le président Nicolas Sarkozy entamait sa première visite d'Etat au Maroc, France 3 révélait qu'il avait délivré cinq mandats d'arrêt contre des suspects marocains dans cette affaire. Depuis des mois, le magistrat demande, en vain, leur audition.

Parmi les cinq personnes visées par un mandat, dont la diffusion doit être assurée par la chancellerie, figure notamment le puissant chef de la gendarmerie royale, le général Hosni Benslimane. Un fidèle d'entre les fidèles de la monarchie, l'un des derniers survivants de l'ère Hassan II au sein des services de sécurité largement remaniés par son fils et successeur, Mohammed VI. Lundi, Nicolas Sarkozy a justement serré la main de Benslimane lors de sa réception d'arrivée organisée au palais royal de Marrakech.

Gêne.Hier, au sein de la délégation française, l'annonce des mandats d'arrêt a suscité un silence pesant. «La justice française est indépendante», s'est borné à déclarer le Président en sortant du Parlement où il venait de féliciter le Maroc de Mohammed VI d'avoir su. «regarder en face la vérité sur les violences du passé». Présente tout au long de la visite, la garde des Sceaux, Rachida Dati, d'origine marocaine, s'est refusée à tout commentaire «sur un dossier en cours d'instru