Envoyé spécial au Maroc. Pragmatique le matin, lyrique l'après-midi. Nicolas Sarkozy a prononcé deux discours importants, hier à Rabat puis à Tanger. Dans le premier, devant le Parlement, il a invité le Royaume chérifien à un «partenariat d'égal à égal»,«sans arrogance», insistant sur le modèle marocain de «tolérance» et de «diversité» dont il a cité plusieurs exemples. La deuxième partie de son discours, en particulier, lui a permis de développer sa vision du dialogue des civilisations, thème déjà cher à Jacques Chirac. «L'islam ne me fait pas peur», a-t-il insisté, citant en exemple «l'islam de France» et Rachida Dati. Sous les yeux réprobateurs des députés du PJD (islamistes modérés), il a appelé à faire un distinguo clair entre islam et islamisme. Il en a aussi profité pour tendre une perche à l'Iran avec qui «nous ne sommes pas condamnés à la confrontation». Et pour lancer une pique pleine de sous-entendus à la Turquie en refusant à l'avance tout «statut avancé[avec l'UE]à un pays qui n'a pas le courage de revisiter son passé».
Sarkozy a profité de cette tribune pour défendre à nouveau son projet d'immigration «choisie, concertée, organisée, régulée», annonçant la convocation, fin 2008, d'une deuxième conférence euro-africaine sur ce thème, après celle de Rabat en juillet 2006. Bruxelles a marqué sa surprise. Hier après-midi, Sarkozy a également convoqué un sommet fondateur de l'Union méditerranéenne (UM), a