Plusieurs incursions aériennes de l'aviation turque, pour bombarder des «caches» des rebelles kurdes dans les montagnes irakiennes, se sont déroulées hier alors que de nouveaux renforts militaires s'ajoutent aux 100 000 soldats massés le long de la frontière. Tout en affirmant vouloir encore privilégier la voie diplomatique, comme le leur demande Washington, les autorités turques augmentent la pression sur Bagdad et sur les autorités régionales du Kurdistan irakien pour les obliger à prendre des mesures contre les combattants séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste aussi bien par Washington que par les Européens. Ankara applique la même stratégie qu'en 1998 contre Damas, qui avait alors cédé et expulsé Abdullah Öcalan, le chef historique du PKK, qui fut enlevé quelques mois plus tard au Kenya par les Turcs puis jugé et condamné à la prison à vie.
Démenti. Les pressions semblent donner des résultats. Accusée régulièrement par Ankara d'aider le PKK, la présidence régionale kurde irakienne a explicitement appelé le PKK «à renoncer à la violence et à la lutte armée comme mode d'opération». Après la visite mardi à Bagdad d'Ali Babacan, le ministre turc des Affaires étrangères, les autorités d'Ankara ont laissé entendre que le président irakien, Jalal Talabani, aurait évoqué l'arrestation de quelques-uns des chefs du PKK dont l'extradition est exigée par Ankara. Le président irakien a démenti affirmant que