«Allah akbar, Allah akbar.», une voix se perd au milieu d'une forêt de hêtres, à moins de trente kilomètres de Varsovie. Des hommes, désoeuvrés, vont se recueillir dans l'un des baraquements d'une ancienne caserne reconvertie en centre d'accueil pour les réfugiés, à Debak. Ils prient pour une vie meilleure en Occident. Car aux yeux des 200 Tchétchènes qui vivent ici, la Pologne n'est pas le bout du chemin. Bien que membre de l'Union européenne depuis 2004, elle ne les fait pas rêver. «Entre la France et la Pologne, la différence est aussi grande qu'entre la terre et le ciel», dit Dagmara, 40 ans, une mère de six enfants ballottée à travers l'Europe depuis trois ans. Arrivée légalement en Pologne, elle a vite repris sa route pour passer illégalement, cachée dans un camion, en Allemagne puis en France. Elle a dépensé pour cela toutes ses économies. «A la préfecture du Mans, nous avons demandé un statut de réfugié. Notre famille a été logée dans un hôtel à Saint-Laure, dans trois chambres confortables. Nous étions nourris au restaurant, nous avions de l'argent de poche», se souvient-elle avec nostalgie. Les autorités ont découvert au bout de deux mois que la France n'était pas le premier pays d'Europe où ils avaient débarqué. «Ils nous ont expulsés en Pologne», raconte Dagmara. La famille a réintégré Debak, où elle renouvelle ses demandes d'asile pour ne pas être renvoyée en Russie.
«Preuve». «Pour les réfugiés tchétchènes, la Pologne