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Libération

Immigration. Aux Pays-Bas , la mobilisation d'un village pour les réfugiés a payé

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publié le 27 octobre 2007 à 1h08

Au fin fond de la Frise, une région du nord des Pays-Bas, un petit village résiste. Au lieu de céder à l'indifférence, voire à la xénophobie ambiante, Witmarsum, 1 800 âmes, s'est cotisé pendant cinq ans pour abriter plus d'une centaine de réfugiés. Logés dans un monastère, juste en face de la mairie, ces demandeurs d'asile ont fait les frais de la politique du gouvernement précédent : longue attente et peu de droits reconnus avant de voir les dossiers traités ; plus de travail ni de logement, une fois les dossiers rejetés.

Solidarité. «Tout a commencé en 2003, avec une famille serbo-croate qui s'est retrouvée à la rue», rappelle Willemijn van der Werf, une prof d'histoire active depuis longtemps dans le milieu associatif. Cette mère de famille n'a pas supporté de les voir, avec leurs filles de 13 et 15 ans, dans le froid. Elle a décidé de leur louer une chambre dans le monastère de Witmarsum, dont elle connaissait le propriétaire, et d'alerter ses amis. Les déboutés se sont passé le mot, dans toute la région.

La solidarité à l'oeuvre à Witmarsum n'a pas tardé à attirer des dizaines d'autres sans-papiers. «A un moment, nous avons logé 120 personnes qui venaient de tous les pays du monde, de l'Afrique du Sud au Tibet», raconte Willemijn van der Werf. Elle et son groupe, quinze volontaires, ont mis sur pied une Fondation d'aide aux déboutés dans le besoin (Stichting Vluchtelingenzorg Wûnseradiel), en janvier 2003, et mobilisé des fonds. L'argent est surtout