De notre correspondant à Madrid
Trois ans et demi après les attentats à Madrid du 11 mars 2004, ayant fait 191 morts, le verdict du mégaprocès tenu dans la capitale espagnole demeure bien en deçà de ce que réclamait l'accusation : 7 des 28 accusés ont été acquittés. Sur les 8 principaux terroristes présumés, seuls 3 écopent de la peine maximale, soit quarante ans de prison.
Quelle est la signification de ce procès ?
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, ceux de Madrid sont les plus importants perpétrés en Occident par des terroristes se réclamant de la nébuleuse Al-Qaeda. Au lendemain du massacre, les enquêteurs, aidés par certains indices (notamment une bombe n'ayant pas explosé), ont rapidement remonté la filière islamiste, pratiqué des dizaines d'arrestations (116 au total) et identifié des suspects. Ce qui permet aujourd'hui au juge de l'Audience nationale - la plus haute juridiction pénale espagnole -, Javier Gómez Bermúdez, d'être le premier magistrat à délivrer une sentence concernant un attentat imputé à la mouvance Al-Qaeda commis dans un pays occidental. Tenu sous d'exceptionnelles mesures de sécurité depuis février, dans la capitale espagnole, ce procès aura battu tous les records : un dossier d'instruction de près de 94 000 pages, 650 témoins, 98 experts, une cinquantaine d'avocats, des séances d'interrogatoire retardés par la nécessité de la traduction en arabe. Malgré certaines polémiques, le juge Gómez Bermúdez a fait l'unanimité pour avoir «t